"Ce que je souhaiterais développer pour cette résidence s'inscrit dans la continuité de mes travaux précédents. Ceux-ci tournent autour de formes qui font corps et des processus de leur émergence, révélant la part mouvante de la matière et cherchant le moment où notre perception lui accorde une singularité. Cette distinction ténue, des corps qui s'animent dans leur milieu, demande de prêter attention aux flux qui traversent ces "êtres" statiques; je vois cela, par réciprocité, comme une possibilité d'infléchir notre propre inertie. Le lieu agit alors comme liant et me permet d'envisager une sémiose commune avec ces formes et ces flux. Tenter un dialogue physique, mettre en place une grammaire faite de gestes, d'actions, sorte de proto-langage entre le je et la forme. Les productions (matérielles ou immatérielles) qui en découlent nous ramènent au lien qui s’établit et, je l’espère, viennent l'amplifier. Rencontrer un rocher erratique, un galet dans sa rivière... voila des exemples du travail que je souhaite poursuivre. Dans ce sens le temps d'une résidence, un temps in situ, est essentiel à ma façon de travailler, pour penser en faisant, faire avec ce qui est là. Et me glisser discrètement dans des mouvements qui me permettent de me décentrer (au delà du vivant?)…" Extrait de sa note d’intention

Crédit photos: Matthieu Dussol