Monika Aranda en résidence "Coup de pouce" à Nekatoenea.
Durant la semaine du 8 septembre 2025, Monika Aranda, artiste originaire de Pampelune, résidera à Nekatoenea pour continuer à développer le projet "EXOTIC" dédié à la problématique de l'Herbe de la Pampa.
| 25 Aout 2025
Parole à Monika: Mon parcours de formation combine des études artistiques, culturelles et techniques, répondant à mon intérêt pour différentes disciplines ainsi qu'à la nécessité d'aborder ma pratique sous de multiples perspectives.
Experte universitaire en genre, en territoire, en affects et en arts visuels, j'ai approfondi la photographie et la peinture auprès d'artistes tels que Paco Lafarga, Golucho et Kevin Muller.
Les diplômes en architecture et en ingénierie obtenus à l'Université de Navarre - base de ma formation académique initiale - continuent d'apporter des outils qui dialoguent avec ma pratique artistique.
Le projet exotic s'articule autour d'une recherche transdisciplinaire qui explore les croisements entre art contemporain, science et écologie, afin de traduire la rigueur scientifique en expériences esthétiques capables de générer un impact positif et direct sur la nature et, indirectement, de nouvelles formes de perception, de compréhension et de sensibilisation sociale.
Ce projet se situe à l'intersection de l'esthétiquement désirable et de l'écologiquement dévastateur, et s'articule autour d'un cas paradigmatique: la Cortaderia selloana, ou herbe de la pampa.
Introduite comme plante ornementale, cette espèce végétale fut célébrée pour son caractère « exotique », dans un geste hérité des logiques coloniales qui cherchèrent à orner les jardins européens d'espèces venues des territoires conquis. Ces premières invasions - humaines - en ont amené d'autres, végétales, dont nous subissons encore aujourd'hui les conséquences.
Aujourd'hui, l'expansion silencieuse de l'herbe de la pampa révèle non seulement une crise écologique, mais aussi une continuité symbolique: celle d'une relation extractive à l'Autre, au lointain, à l'approprié.
À travers l'installation, l'appropriation et le paysage transformé, ce projet active une dissidence visuelle qui cherche à restituer toute sa complexité à ce qui paraît inoffensif. Car l'art ne se contente pas de montrer: il dérange, révèle, interrompt.
Cette résidence a été réalisée en collaboration avec LABEA - Laboratoire d'art, scienceetnature"
Infos + www.monikaaranda.com